Les chroniques de l'Entremonde
Prologue
J’ouvre les yeux et dans un premier temps je ne vois rien. L’endroit où je suis s’étend infiniment devant moi et est entièrement baigné dans une étrange lumière bleue. Je regarde sous moi et je me rends compte que je flotte dans le vide, qu’il n’y a aucun sol sous mes pieds, aussi loin que je puisse voir.
Je reste ainsi un temps, flottant dans cet endroit étrange et apaisant. Soudain, une violente lumière blanche illumine ce lieu de néant avant de disparaitre aussitôt. Là où il n’y avait auparavant que du vide, j’aperçois trois personnes qui observent intensément un objet situé entre elles et que je ne parviens pas à distinguer de là où je suis. Je m’approche d’elles, je ne sais pas trop comment, et je les appelle. M’ignorant complètement, elles continuent de fixer ce mystérieux objet. Je m’approche encore et je m’aperçois qu’il s’agit de trois vieillards, aux longues barbes blanches, flottant eux aussi dans ce monde sans substance. Quant à l’objet qu’ils observent si intensément, il s’agit en réalité d’un nuage de fumée tournoyant sur lui-même. Et au centre de ce nuage, par je ne sais quel miracle, j’aperçois des images, me montrant une femme magnifique, mais dégageant, même au travers de cette simple image, une incroyable aura de malfaisance et de méchanceté.
Je m’approche encore de ces vieillards qui ne semblent pouvoir ni m’entendre ni me voir. Bien qu’étant tous les trois apparemment très âgés, il existe des différences entre eux.
Celui qui parait le plus âgé est aussi le plus noble. Il porte un bandeau d’or sur son front. Il dégage de lui une faible lumière. Le second porte au visage et sur les mains des cicatrices, témoins des nombreux combats qu’il a menés durant sa vie, et traces du héros qu’il était à son époque. Quant au dernier, il est visiblement beaucoup plus fort que les deux autres, mais aussi beaucoup moins calme, et moins sur de lui.
Celui qui porte le bandeau d’or lève alors la main et dit : « J’ouvre cette séance ! ». Je ne sais pas qui ils sont, mais il semble qu’ils sont réunis ici afin de mener une sorte de conseil.
Celui qui porte le bandeau reprend alors la parole :
-Je suppose que vous savez tous les deux pourquoi nous nous sommes réunis aujourd’hui.
-Oui, répond alors le guerrier, nous sommes ici pour discuter du sort de Tselani. Nous ne pouvons plus La laisser faire ainsi : nous devons l’arrêter.
-Bien sûr, dit alors le troisième, mais le problème c’est que personne parmi nos hommes ne peut l’arrêter et que nous ne pouvons pas intervenir nous-même. As-tu une idée, Gabriel, demande-t-il en regardant le porteur du bandeau.
-Oui Joal, répond Gabriel- puisque tel est son nom-, j’ai une solution, mais elle risque de ne pas te plaire. Il existe une autre personne capable de La battre, une personne qui nous avons nous-même exilée
-Non ! Il a perdu ses pouvoirs et Il ne peut revenir de la où il est.
-Sauf si nous réveillons le Passeur.
-Cela fait des siècles… C’est risqué : s’il apprenait ses capacités…
-Il nous faut prendre ce risque ; c’est ça, où la destruction complète d’un monde.
-Si c’est la seule solution, soit.
Le troisième de ces vieillards, celui qui n’avait prononcé qu’une phrase, tend ses mains vers les deux autres. Ceux-ci les saisissent, et se mettent à prononcer des paroles incompréhensibles. L’image dans la fumée change alors pour montrer un jeune homme endormi ; je me reconnais ! C’est moi-même que j’observe en train de dormir. Une lumière multicolore jaillit du cercle formé par les mains des vieillards et vient frapper mon visage, celui de la fumée.
C’est à cet instant que je me réveillai, chamboulé par ce rêve incompréhensible et d’une réalité incroyable. C’est par lui que toute cette histoire a commencé, cette histoire qui va bouleverser ma vie.
Et la votre….